Didier Fassin, Frédéric Debomy et Jake Raynal, Le Seuil – Delcourt, 2020.
Des relations entre les forces de l’ordre et les quartiers populaires, on ne connaît souvent que les épisodes dramatiques qui font la une des médias. Mais quelles sont leurs interactions quotidiennes ? Pendant quinze mois, l’anthropologue Didier Fassin a partagé la vie d’un grand commissariat de la région parisienne, et plus particulièrement des BAC, les brigades anti-criminalité. À sa parution, son livre a suscité un vif débat sur l’exception sécuritaire à laquelle est soumise une partie de la population française.
Près d’une décennie plus tard, avec Jake Raynal et Frédéric Debomy, il remet l’ouvrage sur le métier à travers une « enquête ethno-graphique », racontant l’ordinaire sans relief des patrouilles et montrant que les pratiques policières visent moins à protéger l’ordre public qu’un certain ordre social. Cette œuvre de recréation par le dessin éclaire de manière saisissante les enjeux contemporains autour des violences et du racisme au sein des forces de l’ordre.